Dhammapada Verset 304

Comme les sommets de l’Himalaya, les êtres bons sont visibles de loin ; telles les flèches tirées dans la nuit, les êtres mauvais passent inaperçus même s’ils sont proches.

L’histoire de Culasubhadda

Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 304, en référence à Culasubhadda, la fille d’Anathapindika.

Anathapindika et Ugga, le riche homme de la ville d’Ugga, étudièrent avec le même professeur lorsqu’ils étaient jeunes. Ugga eut un fils tandis qu’Anathapindika eut une fille. Lorsque leurs enfants atteignirent l’âge adulte, Ugga demanda le consentement d’Anathapindika pour le mariage de leurs deux enfants. Le mariage eut lieu, et Culasubhaddi, la fille d’Anathapindika, alla vivre dans la maison de ses beaux-parents. Ugga et sa famille étaient des adeptes d’ascètes non-bouddhistes. Parfois, ils invitaient ces ascètes chez eux. En de telles occasions, ses beaux-parents demandaient à Culasubhadda de présenter ses respects à ces ascètes, mais elle refusait toujours de le faire. Au lieu de cela, elle parlait à sa belle-mère du Bouddha et de ses qualités uniques.

Après entendre sa belle-fille parler de lui, la belle-mère devint très impatiente de le rencontrer. Elle demanda même à Culasubhaddha de l’inviter à venir partager un repas dans leur maison. Culasubhadda prépara donc de la nourriture et rassembla d’autres offrandes pour le Bouddha et ses disciples. Elle monta ensuite dans la partie supérieure de la maison et, portant son regard vers le monastère de Jetavana, elle fit des offrandes de fleurs et d’encens et contempla les qualités et vertus uniques du Bouddha. Elle exprima ensuite son souhait : « Vénérable Seigneur ! Venez chez nous demain avec vos disciples. Moi, votre disciple laïc dévouée, je vous invite très respectueusement. Que mon invitation vous soit communiquée par ce symbole et ce geste. » Puis elle prit huit poignées de jasmin et les lança dans le ciel. Les fleurs flottèrent dans l’air jusqu’au monastère de Jetavana et restèrent suspendues au plafond de la salle où le Bouddha enseignait le Dhamma.

À la fin de l’enseignement, Anathapindika, le père de Culasubhadda, approcha le Bouddha pour l’inviter à prendre son repas chez lui le jour suivant. Mais le Bouddha répondit qu’il avait déjà accepté l’invitation de Culasubhadda pour le lendemain.

Anathapindika fut perplexe en entendant cette réponse et dit : « Mais, Vénérable Seigneur ! Culasubhadda ne vit pas ici à Savatthi ; elle vit à Ugga à une distance de cent vingt yojanas (1 yojana = 12 km) d’ici ». Le Bouddha lui répondit : « C’est vrai, mais les êtres bons sont visibles comme s’ils étaient en notre présence, même s’ils vivent à une certaine distance ».

Puis le Bouddha dit :

Comme les sommets de l’Himalaya, les êtres bons sont visibles de loin ; telles les flèches tirées dans la nuit, les êtres mauvais passent inaperçus même s’ils sont proches.

Le lendemain, le Bouddha se rendit à la maison d’Ugga, le beau-père de Culasubhadda. Pour ce voyage, le Bouddha était accompagné de cinq cents bhikkhus ; ils venaient tous par les airs dans des chars décorés créés sur l’ordre de Sakka, roi des devas. En voyant le Bouddha dans sa splendeur et sa gloire, les beaux-parents de Culasubhadda furent très impressionnés et ils lui rendirent hommage. Puis, pendant les sept jours suivants, Ugga et sa famille donnèrent de la nourriture et autres offrandes au Bouddha et à ses disciples.

Quelques réflexions …..

Ce verset est écrit du point de vue d’un chercheur de sagesse et de paix. Une telle personne n’est pas encline à dépenser de l’énergie et du temps à critiquer les personnes mauvaises et ignorantes. Une personne sage s’associe à des personnes qui, comme elle, consacrent leur attention et leur énergie à rechercher la vérité et à honorer la bonté et la sagesse des autres.