Dhammapada Verset 302

Il est difficile de vivre la vie de renoncement ; il est difficile d’y trouver la joie. Mais la vie dans le monde est également difficile et pleine de souffrance ; vivre parmi ceux qui ne connaissent pas la Voie est pénible. Il est toujours difficile d’errer sans but ; renonce à la poursuite illusoire de la douleur !

L’histoire du bhikkhu du pays des Vajjis

Alors qu’il résidait au monastère de Veluvana, le Bouddha prononça le verset 302, à propos d’un bhikkhu de Vesali, une ville du pays des Vajjis.

La nuit du jour de la pleine lune de Kattika, les habitants de Vesali célébraient la fête des constellations (Nakkhatta) à grande échelle. La ville entière était illuminée, et il y avait beaucoup de réjouissances avec des chants, des danses, etc. En regardant la ville, seul dans le monastère, le bhikkhu se sentait isolé et insatisfait de son sort. Tout doucement, il se murmura à lui-même : « Il n’y a personne dont le sort est pire que le mien ». À cet instant, l’esprit gardien des bois lui apparut et dit : « Les êtres de niraya (enfer) envient le sort des êtres du monde des deva ; de même, les gens envient le sort de ceux qui vivent seuls dans les bois. » En entendant ces mots, le bhikkhu réalisa en la vérité et regretta d’avoir si peu pensé au sort d’un bhikkhu.

Tôt le matin du jour suivant, le bhikkhu se rendit chez le Bouddha et lui rapporta l’affaire. En réponse, le Bouddha lui parla des difficultés de la vie de tous les êtres.

Puis le Bouddha dit :

Il est difficile de vivre la vie de renoncement ; il est difficile d’y trouver la joie. Mais la vie dans le monde est également difficile et pleine de souffrance ; vivre parmi ceux qui ne connaissent pas la Voie est pénible. Il est toujours difficile d’errer sans but ; renonce à la poursuite illusoire de la douleur !

À la fin du discours, le moine atteignit l’Éveil.

Quelques réflexions …..

Que ce soit la vie monastique ou la vie non-monastique, la vie est difficile, il n’est pas facile d’y trouver du plaisir encore moins du bonheur. Quand nous pensons avoir trouvé le bonheur nous savons que ce n’est pas durable, que la situation qui nous rend heureux dépend de causes et conditions qui peuvent changer à tout instant. Bien sûr nous pouvons essayer de masquer cette réalité avec des distractions ou un style de vie frénétique mais la réalité nous rattrape toujours et le jour où elle nous rattrape nous ne pouvons pas l’ignorer.  

Autrement dit, la vie dans ce monde est problématique, quelles que soient ses modalités extérieures. Comme quelqu’un remarquait : « Si vous êtes sur le Titanic, il importe peu que vous soyez en première classe ou en entrepont ». Les sages, toujours conscients de ce fait, cultivent leur esprit, développent la sagesse et recherchent le Nibbana quelles que soient les conditions extérieures de leur vie.

Cela ne signifie pas, bien sûr, que nous devions nous plaindre et pleurer, mais nous devons garder à l’esprit à tout moment que les choses et les personnes qui nous entourent vont changer, de sorte que nous les apprécions sans nous y attacher, sans attentes, mais en acceptant le changement lorsqu’il se présente avec un esprit ouvert et paisible.