Dhammapada Verset 291

Celui qui cherche son propre plaisir en nuisant aux autres, étant prisonnier de ses actes de méchanceté, ne peut se libérer de la malveillance et de l’hostilité.

L’histoire de la femme qui mangeait les œufs d’une poule

Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 291, en référence à une querelle entre une femme et une poule.

Une fois, une femme vivait dans un village près de Savatthi. Elle avait une poule ; chaque fois que la poule pondait un œuf, elle le mangeait. La poule, très blessée et en colère, fit le vœu de se venger de la femme et fit le souhait de renaître sous la forme d’un être qui serait en mesure de tuer la progéniture de cette femme. Le vœu de la poule fut exaucé puisqu’elle renaquit sous la forme d’un chat et que la femme renaquit sous la forme d’une poule dans la même maison. Le chat mangea les œufs de la poule. Dans leur prochaine existence, la poule devint un léopard et le chat un cerf. Le léopard mangea le cerf ainsi que sa progéniture. Ainsi, la querelle se poursuivit pendant cinq cents existences des deux êtres. À l’époque du Bouddha, un des êtres était né sous forme de femme et l’autre sous forme d’ogresse.

Un jour, la femme revenait de la maison de ses parents près de Savatthi. Son mari et son jeune fils étaient également avec elle. Alors qu’ils se reposaient près d’un étang au bord de la route, son mari alla se baigner dans l’étang. À ce moment-là, la femme vit l’ogresse et la reconnut comme sa vieille ennemie. Prenant son enfant, elle s’enfuit et se dirigea vers le monastère de Jetavana où le Bouddha enseignait le Dhamma, elle déposa son enfant aux pieds du Bouddha. L’ogresse qui était à la poursuite de la femme arriva également à la porte du monastère, mais l’esprit gardien de la porte ne lui permit pas d’entrer. Le Bouddha, la voyant, envoya le Vénérable Ananda la chercher. Lorsque l’ogresse arriva, il réprimanda à la fois la femme et l’ogresse pour la longue chaîne de querelles qui les opposait. Il ajouta : « Si vous n’étiez pas venues me voir aujourd’hui, votre querelle aurait continué sans fin. L’inimitié ne peut être apaisée par l’inimitié ; elle ne peut être apaisée que par l’amour bienveillant. »

Puis le Bouddha dit :

Celui qui cherche son propre plaisir en nuisant aux autres, étant prisonnier de ses actes de méchanceté, ne peut se libérer de la malveillance et de l’hostilité.

À la fin du discours, l’ogresse devint une disciple du Bouddha, et la femme atteignit le premier stade de l’Éveil.

Quelques réflexions …..

Il est facile d’entrer dans le cercle vicieux des représailles.  Nous pouvons même éprouver un sentiment de satisfaction lorsque nous nous vengeons, un sentiment de justice et de droiture, surtout lorsque c’est l’autre qui a déclenché le conflit. Cependant, si nous examinons notre esprit de près, nous nous rendons compte que ce type de pensée rétrécit notre esprit, le garde occupé à comploter des choses désagréables pour l’autre et que nous ne nous sentons pas libres et heureux. Il est vrai que certaines personnes font du mal aux autres et semblent même y prendre plaisir, mais se venger ne fait que nous faire souffrir encore plus. En fait, cela nous fait souffrir plus que le mal qu’ils ont causé en premier lieu et cette souffrance peut durer longtemps, même des années.

Lâcher prise de la sensation de blessure, de colère et de ressentiment et essayer de voir que la personne qui nous a blessé est, tout comme nous, une personne qui n’a pas encore développé sa sagesse, libère son esprit. Se rappeler que nous ne sommes pas responsables de leurs actions, mais que nous sommes responsables de la façon dont nous réagissons aux situations que l’autre a créées tend à mettre les choses en perspective. Une phrase utile à se rappeler dans ce type de situation est « c’est leur kamma, pas le mien » et de continuer notre chemin avec un esprit libre.