Ceux qui cherchent les conflits ont oublié que nous devons tous mourir ; pour les sages, qui réfléchissent à ce fait, il n’y a pas de querelles.
L’histoire des Bhikkhus de Kosambi
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana à Savatthi, le Bouddha prononça le verset 6 en référence aux bhikkhus du Kosambi.
Les bhikkhus du Kosambi s’étaient divisés en deux groupes. Un groupe suivait le maître du Vinaya et l’autre suivait le maître du Dhamma, ils se disputaient souvent entre eux. Même le Bouddha ne pouvait les empêcher de se quereller ; il les quitta donc et passa la vassa* tout seul dans le bosquet de Rakkhita, près de la forêt de Palileyyaka. Là, l’éléphant Palileyya servait le Bouddha.
Les disciples laïcs de Kosambi, en apprenant la raison du départ du Bouddha, refusèrent de faire des offrandes aux bhikkus restants. Cela leur fit prendre conscience de leur erreur et les deux groupes se réconcilièrent. Mais les disciples laïcs refusèrent de les traiter avec autant de respect et d’attention qu’auparavant, jusqu’à ce qu’ils avouent leur faute au Bouddha. Mais le Bouddha était absent et se trouvait au milieu de la vassa ; les bhikkus de Kosambi passèrent donc la vassa dans la misère et les difficultés.
À la fin de la vassa, le Vénérable Ananda et cinq cents bhikkus s’approchèrent du Bouddha et lui donnèrent le message d’Annathapindika et d’autres disciples laïcs l’implorant de revenir. Le moment venu, le Bouddha retourna au monastère de Jetavana à Savatthi. Les bhikkhus l’y suivirent, tombèrent à ses pieds et avouèrent leur faute. Le Bouddha les réprimanda et leur dit de se rappeler qu’ils doivent tous mourir un jour et que, par conséquent, ils doivent mettre fin à leurs querelles et ne pas agir comme si la mort n’existait pas.
* Vassa : retraite annuelle de trois mois, observée par les moines bouddhistes, elle a lieu pendant la saison des pluies.
Quelques réflexions …..
En nous rappelant que lorsque nous mourons, les seules choses que nous emportons avec nous sont ce courant de conscience qui continue avec ses penchants karmiques, les empreintes de nos actions habiles et malhabiles ainsi que nos dispositions de caractère, nous comprenons que nous devons utiliser toutes opportunités pour libérer et purifier notre esprit.
En examinant les raisons de nos disputes et querelles clairement, nous réalisons qu’elles sont liées aux trois poisons : l’avidité, la haine et le manque de compréhension des choses telles qu’elles sont réellement. Lorsque nous voyons clairement les raisons de nos querelles, nous les abandonnons, car nous réalisons qu’elles nous font souffrir et qu’elles font souffrir les autres. Ainsi, nous libérons et purifions notre esprit.
Nous ne sommes peut-être pas capables de régler les différends et les querelles dans l’esprit des autres, mais nous pouvons les régler dans notre propre esprit en ne nous y identifiant pas et en ne nous attachant aux causes de ces querelles.