Dhammapada Verset 2

Tous les phénomènes mentaux ont l’esprit comme précurseur, ils ont l’esprit comme chef, ils sont créés par l’esprit. Si quelqu’un parle ou agit avec un esprit pur, le bonheur (sukha)* le suit comme une ombre qui jamais ne le quitte.

* sukha : dans ce contexte, le bonheur, la satiété, la fortune, etc. et la renaissance dans les trois plans supérieurs de l’existence heureuse.

L’histoire de Matthakundali

Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana à Savatthi, le Bouddha prononça le verset 2, en référence à Matthakundali, un jeune brahmane.

Matthakundali était un jeune brahmane, dont le père, Adinnapubbaka, était très avare et ne donnait jamais rien par charité. Même les ornements en or destinés à son fils unique étaient faits par lui-même pour économiser le paiement d’un artisan. Lorsque son fils tomba malade, aucun médecin ne fut consulté, jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Lorsqu’il se rendit compte que son fils était mourant, il le fit transporter sur la véranda, pour que les gens qui venaient chez lui ne voient pas ses biens.

Ce matin-là, le Bouddha qui venait de terminer sa profonde méditation de compassion vit, avec sa vision surnaturelle, Matthakundali étendu sur la véranda. Entrant à Savatthi pour mendier sa nourriture avec ses disciples, le Bouddha se tint près de la porte du brahmane Adinnapubbaka. Il envoya un rayon de lumière pour attirer l’attention du jeune homme, qui faisait face à la maison. Le jeune vit le Bouddha ; mais comme il était très faible, il ne pouvait professer sa foi que mentalement. C’était suffisant. Lorsqu’il mourut avec son cœur plein de dévotion pour le Bouddha, il renaquit dans le monde céleste de Tavatimsa.

De sa demeure céleste, le jeune Matthakundali, voyant son père le pleurer au cimetière, apparut au vieil homme à l’image de son ancien moi. Il raconta à son père sa renaissance dans le monde de Tavatimsa et l’encouragea à s’approcher du Bouddha et à lui offrir un repas. Pendant le repas chez Adinnapubbaka, les gens demandèrent si l’on pouvait ou non renaître dans un monde céleste simplement en professant mentalement une foi profonde dans le Bouddha, sans exercer la générosité ni observer les préceptes moraux. Le Bouddha fit apparaître Matthakundali en personne ; il apparut complètement paré d’ornements célestes et leur parla de sa renaissance dans le monde de Tavatimsa. C’est alors seulement que le public devint convaincu que le fils du brahmane Adinnapubbaka, en consacrant simplement son esprit au Bouddha, avait atteint une grande gloire.

Puis le Bouddha dit :

Tous les phénomènes mentaux ont l’esprit comme précurseur, ils ont l’esprit comme chef, ils sont créés par l’esprit. Si quelqu’un parle ou agit avec un esprit pur, le bonheur (sukkha)* le suit comme une ombre qui jamais ne le quitte.

À la fin du discours, Matthakundali et son père Adinnapubbaka atteignirent le premier stade de l’éveil. Adinnapubbaka fit don de la quasi-totalité de sa fortune pour supporter l’enseignement du Bouddha.

Quelques réflexions …..

Habituellement, nous pensons que si les résultats de nos actions sont positifs, nous méritons des louanges mais ici le Bouddha explique que c’est l’intention qui donne à l’action sa valeur, pas le résultat.

Nous pouvons observer des rituels, nous pouvons donner généreusement, accomplir de grandes choses mais rien ne peut remplacer un esprit pur car les choses qui sont faites avec un cœur pur, avec de bonnes intentions conduisent au bonheur et à la joie pour nous-même et pour les autres. Cela est vrai que nous agissions, parlions ou méditions.