Dhammapada versets 11-12

Ils prennent la vérité pour la vérité ; ils prennent le mensonge pour le mensonge ; de telles personnes arrivent à la vérité, car elles ont des opinions justes.

Ils prennent le mensonge pour la vérité ; ils prennent la vérité pour le mensonge ; de telles personnes ne peuvent jamais arriver à la vérité, car elles ont des opinions fausses.

L’histoire de Sanjaya et des Aînés Sariputta et Moggallana

Alors qu’il résidait à Veluvana, le monastère de Bamboo Grove à Rajagaha, le Bouddha prononça les versets 11 et 12, en référence à Sanjaya, un ancien enseignant des Disciples en chef, du Vénérable Sariputta et du Vénérable Moggallana (anciennement Upatissa et Kolita).

Upatissa et Kolita étaient deux jeunes de deux villages proches de Rajagaha. Un jour, en regardant un spectacle, ils réalisèrent l’insubstantialité des choses et décidèrent de chercher la voie de la libération. Ils adressèrent d’abord à Sanjaya, l’ascète errant de Rajagaha, mais ils n’étaient pas satisfaits de ses enseignements. Ils parcoururent toute la région de Jambudipa cherchant le vrai dhamma, mais ils revinrent sans l’avoir trouvé. Ils firent un pacte que celui d’entre eux qui trouverai le vrai dhamma informerait l’autre et ils partirent séparément à la recherche.

Un jour, Upatissa rencontra l’Aîné Assaji et apprit de lui la substance du dhamma. L’Aîné prononça le verset « Le Bouddha enseigne la cause des phénomènes (dhammas) qui procèdent d’une cause et il enseigne la cessation de ces phénomènes « . En écoutant ce verset, Upatissa atteignit le premier stage de l’Éveil. Puis, comme promis, il se rendit chez son ami Kolita, lui expliqua que lui, Upatissa, avait atteint l’état d’immortalité et répéta le verset à son ami. Kolita atteignit également le premier stage de l’Éveil à la fin du verset. Ils se souvinrent tous deux de leur ancien maître et allèrent donc voir Sanjaya et lui dirent : « Nous avons trouvé quelqu’un qui peut nous indiquer la voie de l’immortalité ; le Bouddha est apparu dans le monde ; le Dhamma est apparu ; la Sangha est apparue… Viens, allons voir l’Enseignant. » Ils espéraient que leur ancien maître les accompagnerait jusqu’au Bouddha et qu’en écoutant les discours, il réaliserait lui aussi le premier stage de l’Éveil. Mais Sanjaya refusa.

Upatissa et Kolita, avec deux cent cinquante disciples, se rendirent au Bouddha, à Veluvana. Là, ils furent initiés et admis dans l’Ordre en tant que bhikkhus. Upatissa, en tant que fils de Rupasari, fut connu sous le nom de Vénérable Sariputta ; Kolita, en tant que fils de Moggali, fut connu sous le nom de Vénérable Maha Moggallana. Le septième jour après l’initiation, Maha Moggallana atteignit l’Éveil. Le Vénérable Sariputta atteignit le même niveau quinze jours après l’initiation. Ce jour-là, le Bouddha fit d’eux ses deux principaux disciples.

Les deux disciples en chef, ensuite, racontèrent au Bouddha comment ils s’étaient rendus au festival de la Giragga, la rencontre avec L’Aîné Assaji et leur réalisation du premier stade de l’Éveil. Ils parlèrent également au Bouddha de leur ancien enseignant Sanjaya, qui avait refusé de les accompagner. Sanjaya leur avait dit : « Ayant été le professeur de tant d’élèves, pour moi devenir un étudiant serait comme un bocal se transformant en gobelet. De plus, peu de gens sont sages et la majorité sont insensés ; laissez les sages aller chez le sage Gotama (nom de famille du Bouddha), les insensés viendront toujours chez moi ».

Ainsi, comme le Bouddha indiqua, le faux orgueil de Sanjaya l’empêchait de voir la vérité comme telle ; il voyait le mensonge comme une vérité et n’arriverait jamais à la vraie vérité.

Puis le Bouddha dit :

Ils prennent le mensonge pour la vérité ; ils prennent la vérité pour le mensonge ; de telles personnes ne peuvent jamais arriver à la vérité, car elles ont des vues fausses.

Ils prennent la vérité pour la vérité ; ils prennent le mensonge pour le mensonge ; de telles personnes arrivent à la vérité, car elles ont des vues justes.

Quelques réflexions …..

Nous remplissons souvent notre vie de choses qui ne sont pas essentielles, par exemple les spectacles, la mode, les médias sociaux… et nous avons une croyance (erronée selon le Bouddha) que ces choses nous apporteront un plaisir et un bonheur véritable et durable. Lorsque nous réalisons qu’elles ne nous apportent pas ce que nous attendions, nous développons de la tristesse et même de la dépression ou nous nous sentons responsables, nous nous demandons pourquoi nous ne sommes pas satisfaits et nous nous blâmons nous-même. Cette façon de penser fait partie de notre environnement social et nous la remettons rarement en cause.

Mais, selon le Bouddha, les seuls facteurs qui peuvent nous apporter un bonheur véritable et durable sont : la moralité, la concentration, la sagesse, la libération.

Il est important d’examiner ce dont nous remplissons notre vie, ces objets, ces activités… sont-ils vraiment capables de nous apporter le vrai bonheur et la libération ou sont-ils simplement une perte de temps et d’opportunités ?