Dhammapada Versets 365- 366

On ne doit pas mépriser ce que l’on a reçu (par des moyens appropriés), ni envier aux autres leurs gains. Le bhikkhu qui envie les autres ne peut atteindre la paix de l’esprit.

Bien qu’il ne reçoive que peu, si un bhikkhu ne méprise pas ce qu’il reçoit, il sera loué par les dévas celui qui mène une vie pure et diligent.

L’histoire d’un bhikkhu qui s’est associé à un disciple de Devadatta*

Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça les versets 365 et 366, à propos d’un bhikkhu qui était en bons termes avec un disciple de Devadatta.

Un jour, un bhikkhu disciple du Bouddha, étant très ami avec un disciple de Devadatta, rendit visite au monastère de Devadatta et y resta quelques jours. Certains bhikkhus rapportèrent au Bouddha qu’il s’était mêlé aux disciples de Devadatta et qu’il s’était même rendu à leur monastère, y avait passé quelques jours, mangeant, dormant et appréciant apparemment la nourriture de choix et le confort de ce monastère. Le Bouddha fit venir ce bhikkhu et lui demanda si ce qu’il avait entendu dire de son comportement était vrai. Le bhikkhu admit qu’il était allé au monastère de Devadatta pour quelques jours, mais il dit au Bouddha qu’il n’avait pas embrassé son enseignement.  

Le Bouddha le réprimanda et lui fit remarquer que son comportement le faisait apparaître comme un adepte de Devadatta. Puis il lui dit : « Mon fils, même si tu n’as pas embrassé la doctrine de Devadatta, tu te comportes comme si tu étais un de ses disciples. Un bhikkhu doit se contenter de ce qu’il obtient et ne doit pas convoiter les gains des autres. Un bhikkhu qui est rempli d’envie devant la bonne fortune des autres n’atteindra pas la concentration, ni la sagesse, ni la voie qui mène au Nibbana.

Puis le Bouddha dit :

On ne doit pas mépriser ce que l’on a reçu (par des moyens appropriés), ni envier aux autres leurs gains. Le bhikkhu qui envie les autres ne peut atteindre la paix de l’esprit.

Bien qu’il ne reçoive que peu, si un bhikkhu ne méprise pas ce qu’il reçoit, il sera loué par les dévas celui qui mène une vie pure et diligente.

* Devadatta : cousin de Bouddha et membre de la communauté monastique. Bien connu comme ennemi acharné du Bouddha.

Quelques réflexions …..

L’envie est un poison, nous pouvons le constater dans notre vie quotidienne. Par exemple, si un ami ou un collègue a des vacances plus exotiques ou une voiture plus performante que nous, ou même un smartphone plus à la mode, nous ressentons un léger pincement au cœur, nos processions qui nous satisfaisaient auparavant nous semblent soudainement moins satisfaisantes, elles nous paraissent ternes et sans intérêt.

Nous nous demandons pourquoi nous ne pouvons pas avoir ces « belles » choses nous-mêmes. Alors, non seulement nous sommes insatisfaits de nos biens, mais nous commençons à être insatisfaits de nous-mêmes, nous nous comparons aux autres et nous nous sentons sous-évalués et incompris. Tout cela nous rend très malheureux. Mais il existe des moyens de ne pas tomber dans ce piège. Nous pouvons considérer la chance que nous avons d’avoir ce que nous possédons, alors que tant de personnes dans le monde ne peuvent pas se nourrir tous les jours et vivent dans la rue par tous les temps. Une autre façon est de considérer comment le fait d’avoir les possessions que nous envions nous piègerait davantage dans l’idéologie du matérialisme et aussi de penser aux conséquences environnementales du consumérisme.

Une troisième façon est de se sentir heureux pour la personne qui possède les choses que nous envions. Peut-être que cette personne a travaillé dur pour les obtenir et qu’elle est ravie de pouvoir se les offrir, peut-être s’agissait-il d’un cadeau en reconnaissance d’une action bienfaisante. La plupart du temps, nous ne connaissons pas la vérité qui se cache derrière les faits que nous observons. Se sentir satisfait de peu est la clé du bonheur et de la paix.