Celui qui est discipliné dans toutes les actions de ses mains, ses pieds et sa langue, qui est parfaitement maîtrisé et qui est calme, satisfait et trouve le bonheur dans la contemplation solitaire – voilà ce que l’on appelle « un moine ».
L’histoire d’un bhikkhu qui avait tué un cygne
Alors qu’il résidait au monastère de Jetavana, le Bouddha prononça le verset 362, à propos d’un bhikkhu qui avait tué un cygne.
Il y avait une fois un bhikkhu qui était très habile à lancer des pierres ; il pouvait même atteindre des objets se déplaçant rapidement. Un jour, alors qu’il était assis avec un autre bhikkhu après avoir pris leur bain dans la rivière Aciravati, il vit deux cygnes voler à une certaine distance. Il dit à son ami qu’il allait atteindre l’un des cygnes en lançant une pierre. À cet instant, le cygne, entendant des voix, tourna le cou et le bhikkhu lança un caillou en direction de l’oiseau. Le caillou traversa un œil et sortit de l’autre œil. L’oiseau cria de douleur et tomba mort aux pieds du jeune bhikkhu.
D’autres bhikkhus, voyant l’incident, emmenèrent le jeune bhikkhu auprès du Bouddha. Il le réprimanda et dit : « Mon fils, pourquoi as-tu tué cet oiseau ? Pourquoi surtout toi, un membre de mon ordre, qui devrait pratiquer l’amour bienveillant envers tous les êtres et qui devrait s’efforcer ardemment de se libérer de la ronde des renaissances ? Même pendant la période hors de l’Enseignement*, les sages pratiquaient la moralité et observaient les préceptes. Un bhikkhu doit avoir le contrôle de ses mains, de ses pieds et de sa langue. »
Puis le Bouddha dit :
Celui qui est discipliné dans toutes les actions de ses mains, ses pieds et sa langue, qui est parfaitement maîtrisé et qui est calme, satisfait et trouve le bonheur dans la contemplation solitaire – voilà ce que l’on appelle « un moine ».
* période hors de l’Enseignement : traditionnellement, on pense que pendant la période entre deux Bouddhas, des querelles et des disputes surgissent parmi les disciples qui suivent les enseignements du Bouddha, et que le pur Dharma devient obscurci et éventuellement perdu.
Quelques réflexions …..
Une personne sage est une personne disciplinée, pas un « cool mec » ou un « bon copain » avec « une grande personnalité ».
Il est très courant de vouloir faire étalage de nos talents, quels qu’ils soient, lorsque nous sommes en public, nous voulons montrer à quel point nous sommes géniaux et ressentir l’approbation, voire l’admiration, des camarades. Nous avons également tendance à nous créer une identité, par exemple celle de supporter de football, d’être sensible ou audacieux, et nous finissons par croire à cette identité créée artificiellement et par en être prisonniers. Cela n’aide pas car nous perdons de vue ce qui est réel et important dans notre vie pour nous conformer à l’image que nous voulons donner de nous-mêmes. Cependant, lorsque nous prenons le temps de réfléchir, nous nous rendons compte que le fait d’être plus « fidèle » à nous-mêmes et à la réalité telle qu’elle est ne nous vaudra peut-être pas de nombreux amis admiratifs, mais réduit le stress et libère notre esprit qui devient alors joyeux et paisible.