Verset 153 : J’ai erré vie après vie, sans répit et sans succès, cherchant le constructeur de ce corps, de cette demeure. Toutes ces renaissances ne furent que douleur.
Verset 154 : Cette fois j’ai vu et j’ai compris et aucune demeure ne sera plus bâtie. Les poutres sont brisées et le toit effondré. L’esprit a atteint la fin du désir et la libération (Nibbāna).
L’histoire des « paroles d’exultation du Bouddha ».
furentCes deux versets sont l’expression de la joie intense et sublime ressentie par le Bouddha au moment d’atteindre l’Éveil suprême. Ces versets ont été répétés au monastère de Jetavana à la demande du Vénérable Ananda.
L’histoire des « paroles d’exultation du Bouddha »
Ces deux versets sont l’expression de la joie intense et sublime ressentie par le Bouddha au moment d’atteindre l’Éveil suprême. Ces versets ont été répétés au monastère de Jetavana à la demande du Vénérable Ānanda.
Le prince Siddhattha, de la famille de Gotama, fils du roi Suddhodana et de la reine Maya du royaume des Sakyans, renonça au monde à l’âge de vingt-neuf ans et devint un ascète à la recherche du Dhamma (la Vérité). Pendant six ans, il erra dans la vallée du Gange, approchant de célèbres chefs religieux, étudiant leurs doctrines et leurs méthodes. Il vécut de façon austère et se soumit strictement à une discipline ascétique rigoureuse ; mais il trouva que toutes ces pratiques traditionnelles n’étaient pas correctes. Il était déterminé à trouver la vérité à sa façon et, en évitant les deux extrêmes que sont l’indulgence sensuelle excessive et la mortification, il trouva la voie du milieu qui conduisait à la paix parfaite, Nibbāna. Cette voie du milieu est la noble voie des huit facteurs de l’Éveil : la vue juste, la pensée juste, la parole juste, l’action juste, les moyens d’existence justes, l’effort juste, l’attention juste et la concentration juste.
Ainsi, un soir, assis sous l’arbre de la Bodhi sur la rive de la rivière Neranjara, le prince Siddhattha Gotama atteignit l’Éveil suprême à l’âge de trente-cinq ans. Pendant la première veille de la nuit, le prince développa la capacité de se souvenir de ses vies précédentes. Pendant la deuxième veille, il atteignit la connaissance de la disparition et la re-naissance des êtres. Puis, pendant la troisième veille de la nuit, il contempla la doctrine de coproduction conditionnée dans l’ordre de l’apparition ainsi que dans l’ordre inverse.
À l’aube, le prince Siddhattha Gotama, par sa propre intelligence et sa perspicacité, comprit pleinement et complètement les Quatre Nobles Vérités : La Noble Vérité de Dukkha (la souffrance), la Noble Vérité de la Cause de Dukkha, la Noble Vérité de la Cessation de Dukkha, et la Noble Vérité du Chemin menant à la Cessation de Dukkha.
Il apparut aussi en lui, dans toute leur pureté, la connaissance de la nature de chaque Noble Vérité, la connaissance de la fonction respective de chacune des Quatre Nobles Vérités, et la connaissance que la fonction respective de chacune des Quatre Nobles Vérités a été accomplie ; ainsi, il atteignit la connaissance totale d’un Bouddha. À partir de ce moment, il fut connu sous le nom de Gotama le Bouddha.
À ce moment, le Bouddha prononça les deux versets suivants :
J’ai erré vie après vie, sans répit et sans succès, cherchant le constructeur de ce corps, de cette demeure. Toutes ces renaissances ne furent que douleur.
Cette fois j’ai vu et j’ai compris et aucune demeure ne sera plus bâtie. Les poutres sont brisées et le toit effondré. L’esprit a atteint la fin du désir et la libération (Nibbāna).
Quelques réflexions …..
Il est possible de passer des vies entières à ignorer ce qui produit la re-naissance, et donc d’être impuissant à se libérer de ce véritable « cercle vicieux ». Le kamma est la force derrière les re-naissances sans fin. Kamma signifie action, mais l’action n’est pas la cause première, elle n’est qu’une réfection d’une cause plus profonde. La racine de l’action est plutôt le désir, la soif. Nos désirs sont sans fin, les désirs grossiers sont relativement faciles à voir : nourriture, vêtements, voitures, smartphone, être en bonne santé, etc. Mais il y a des désirs plus subtils, par exemple nous voulons des amis, nous voulons l’approbation des gens qui nous entourent, une réputation … et enfin il y a des désirs spirituels nous voulons l’Éveil ou l’équivalent dans d’autres religions. Nous sommes tellement habitués à ce tsunami de désirs qui forme notre vie quotidienne que nous ne pouvons pas imaginer notre vie autrement. Cependant, dans ces versets, le Bouddha explique de façon très spectaculaire que, lorsque l’esprit est libéré de la course aux objets extérieurs et a été transformé au point que le désir n’est plus possible, alors la liberté – Nibbāna – est atteinte.
